Les transformations qu’a connues le château sont difficiles à imaginer tant elles ont été nombreuses…

 

Au début du 13ème siècle,

tout avait commencé par une motte féodale, à quelques centaines de mètres du château.

Dans la seconde moitié du 13ème, les seigneurs de Saffré (c’était leur nom) ont décidé la construction d’un château de pierre: un bâtiment d’abord dans l’axe nord/sud, puis au cours du siècle suivant, avec l’orientation que l’on connaît aujourd’hui: il comportait alors une cuisine, une salle basse et une chambre.

La seigneurie est passée dans l’importante maison de Tournemine peu après 1400. Les Tournemine occuperont les terres de Saffré plus d’un siècle. Le domaine comprend alors le château avec ses dépendances (300 journaux de terres), la forêt de Saffré (2000 journaux), les bois de la Bottine (200 journaux), du Gros Breil (100 journaux) et des Jarriers (400 journaux), le moulin de Saffré… Ils firent ajouter une tour à l’ouest et un étage. Il s’agissait d’un manoir important pour l’époque, signe d’une famille riche, car plus grand que la moyenne de la région.

5 juin 1542 « le Hault et Puissant Seigneur; Messire Loys d’Avaugour, seigneur de Kergroays, Vay, le Bois-Rouaud, etc » devient le propriétaire du château. Les Avaugour ajouteront une seconde tour à l’est (côté jardin) dans un souci de symétrie.

Dans un aveu de 1679, le château est décrit ainsi: « Le château de Saffré avec ses tours, cernoyé de ses douves et pont-levis, avec les bastiments en dehors, fuie, estang, bois, vignes, prés… »

 

De la première moitié du 17ème,

nous reste la description du cabinet de travail de Samuel d’Avaugour, avec une bibliothèque qui comprenait pas moins de 300 volumes, à une époque où les Seigneurs se donnaient rendez-vous au château de Saffré, qui était devenu le point de ralliement, le lieu de réunion de tout ce que cette partie de la Bretagne comptait alors de gens instruits et distingués.

Sans doute au 18ème siècle (familles de Crux, puis O’Riordan), le château était devenu « parfaitement » symétrique, en forme de U avec deux ailes. La porte en tuffeau (conservée à l’intérieur de la médiathèque) était alors au milieu du bâtiment.

A partir de 1824, Hubert Le Loup de Beaulieu, nouveau propriétaire du domaine après Jacques-Edme Cottin, fait effectuer de nombreuses modifications, architecturales et paysagères. Il cède la forêt de Saffré, fait creuser un nouveau lit à l’Isac et détruire tout ce qui pouvait donner l’aspect d’une forteresse (douves, pont-levis, vers 1840). Le château de Saffré devient à cette époque une habitation « moderne ».

 

 

 

 

 

 

À la moitié du 19ème siècle,

le château (désormais propriété des Bretault-Billou): « consistait en un grand corps de bâtiment à un seul étage, avec deux pavillons l’un à l’est; l’autre à l’ouest. La façade aspectant au sud s’ouvrait sur une vaste cour au milieu de laquelle apparaissait le puits du château, lequel passait pour avoir cinquante pieds de profondeur. La façade du côté nord formait une surface plane dont les trente fenêtres ou ouvertures qui y étaient ménagées n’arrivaient pas à rompre le monotonie. » (Alcide Leroux, avocat, écrivain, historien, né à Saffré)

Alexis Ricordeau (Maire de 1902 à 1931) acheta le château en 1985. Il fit abattre l’aile ouest (suite à un incendie?) et réaménagea le bâtiment selon les goputs de l’époque. Son fils Maurice en fut le dernier habitant, avant l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale.

La commune de Saffré

est devenue propriétaire des terres et du château en 1990.

Le festival « Le Champ du Rock » a vu s’y succéder de nombreux artistes réputés durant dix éditions, jusqu’en 2000. Aujourd’hui c’est un lieu toujours fréquenté, notamment par les associations. L’une d’entre elles, Saffré Joli, y a remis en état un ancien potager pour en faire un jardin « hors du communs ». Après deux ans de travaux (entre 2014 et 2016) pilotés par l’Atelier du Canal (Rennes), le château a enfin pu ouvrir ses portes aux habitants. La médiathèque intercommunale en occupe depuis le rez-de-chaussée, alors qu’à l’étage le « pôle culturel » municipal accueille une école de musique associative, des cours de chant et d’arts plastiques.

Partager cette page sur :